Fausses querelles et vraies questions
Peut-il y avoir vrai débat entre « la méthode syllabique » tellement protéiforme qu’on aurait peine à s’y référer et « la globale »[1] dont C.Freinet lui-même dit qu’elle ne le reste jamais, globale… ?
Peut-il y avoir un débat raisonnable sur une comparaison raisonnée de démarches aussi mal définies pour et par ceux qui en débattent…
S’il y a combat c’est combat de symboles et des modes d’enseignement que ces « méthodes » connotent…
1. Que connote la méthode syllabique ?
Rigueur scientifique, cartésienne (du simple au complexe !), travail systématique et exhaustif sur les correspondances lettres-sons, valeurs traditionnelles, fondamentaux…
Associations mécaniques plutôt que synthèse intuitive et construction raisonnée, médecine spécialisée et ses références : orthophonie, dyslexie, neurosciences.
2. Que connote la méthode globale ?
La globalité du développement et de l’apprentissage, le complexe, les interactions que le maître a du mal à maîtriser, le flou de la vie, l’insaisissable, l’incontrôlé…les médecines globales…la construction tâtonnante de l’apprenti …les stratégies d’apprentissage individuel, la systématisation non programmée a priori, des textes longs, des mots « compliqués » à écrire…
3. Que peut-on critiquer dans la méthode syllabique ?
Certainement pas ce qu’elle induit de travail de réflexion sur les composantes phonographiques.
MAIS ce qu’elle ne fait pas : la place à l’autre part de l’apprentissage : la tension vers le sens du texte, la mémorisation d’unités globales, l’effort de construction interactive, la multiplicité des outils, le tâtonnement et sa rigueur : la vérification.
On pourrait lui reprocher d’occulter la complexité orthographique du système, en privilégiant les mots simples à écrire, le képi et la pipe de papa, de cacher plus ou moins les lettres muettes, les graphies multiples, l’orthographe spécifique aux mots et aux textes, de feindre d’ignorer que « Fatima ne lave plus la salade » mais « poursuit aujourd’hui de brillantes études au lycée »…de prétendre se passer de la mémorisation des mots en prétendant qu’il suffit pour écrire de connaître le code de correspondances entre les lettres et les sons.
4. Que peut-on critiquer dans la méthode globale[2] ?
Certainement pas ce qu’elle induit de construction, de mémorisation, de désir de sens, les tâtonnements, l’attention portée aux mots et aux textes, leur signification et leur orthographe.
MAIS ce qu’elle risquerait de négliger si elle demeurait globale : la réflexion sur les composantes graphophonétiques de l’écriture, une systématisation insuffisante des outils construits, de ne pas organiser assez méthodiquement la mémorisation des unités intuitivement reconnues, de précipiter les apprentis dans trop de découvertes sans stabilisation rigoureuse…de ne pas aider assez dans des situations complexes.
Mais on ne peut pas lui reprocher de ne pas s’attacher à l’orthographe des mots et des textes puisque les mots et leur orthographe constituent son point de départ obligé…
5. Pourquoi ne pas SE renseigner avant de critiquer et de décréter ? Pourquoi ne pas renseigner TOUT UN CHACUN, ministre, parent, ou… enseignant ? (Car tout le monde n’ pas la chance d’être enseignant de CP !!!!)
6. Mais accorde-t-on le TEMPS, l’AIDE, la CONFIANCE nécessaires aux enseignants pour qu’eux-mêmes donnent le temps et l’aide nécessaires aux apprentis lecteurs pour apprendre, et qu’ils aient à leur tour confiance dans les capacités de leurs élèves à apprendre ?
7. Ou bien enseignants et élèves n’avancent-ils pas sous étroite surveillance dans un monde obsédé par le contrôle permanent…fondé sur des notions confuses et des critères mal définis ?
8. N’évalue-t-on pas avant d’apprendre ou d’enseigner ?
9 .Et l’école va-t-elle à l’essentiel de son travail ?
Lecture, écriture, culture, apprendre à travailler et à vivre en société ?
Ou se perd-elle en dispositifs sophistiqués d’apprentissage en classe et en démarches pseudo réflexives en formation professionnelle????????
10 .Est-il possible aujourd’hui de retrouver à la fois la complexité de la réflexion pédagogique et la simplicité des actions d’apprentissage ?
Ce qui se concevrait bien (donc dans le complexe) s’exprimerait par des actions qui auraient la simplicité du bien pensé….
Si les questions se prétendent vraies, les réponses sont miennes…
[1] Comme on disait « la communale » !!!! Enfin dans le milieu de mes parents, je doute que nos dirigeants en aient jamais entendu parler.
[2] Dans l’hypothèse qu’elle existerait et serait pratiquée dans une forme « purement » globale
Peut-il y avoir vrai débat entre « la méthode syllabique » tellement protéiforme qu’on aurait peine à s’y référer et « la globale »[1] dont C.Freinet lui-même dit qu’elle ne le reste jamais, globale… ?
Peut-il y avoir un débat raisonnable sur une comparaison raisonnée de démarches aussi mal définies pour et par ceux qui en débattent…
S’il y a combat c’est combat de symboles et des modes d’enseignement que ces « méthodes » connotent…
1. Que connote la méthode syllabique ?
Rigueur scientifique, cartésienne (du simple au complexe !), travail systématique et exhaustif sur les correspondances lettres-sons, valeurs traditionnelles, fondamentaux…
Associations mécaniques plutôt que synthèse intuitive et construction raisonnée, médecine spécialisée et ses références : orthophonie, dyslexie, neurosciences.
2. Que connote la méthode globale ?
La globalité du développement et de l’apprentissage, le complexe, les interactions que le maître a du mal à maîtriser, le flou de la vie, l’insaisissable, l’incontrôlé…les médecines globales…la construction tâtonnante de l’apprenti …les stratégies d’apprentissage individuel, la systématisation non programmée a priori, des textes longs, des mots « compliqués » à écrire…
3. Que peut-on critiquer dans la méthode syllabique ?
Certainement pas ce qu’elle induit de travail de réflexion sur les composantes phonographiques.
MAIS ce qu’elle ne fait pas : la place à l’autre part de l’apprentissage : la tension vers le sens du texte, la mémorisation d’unités globales, l’effort de construction interactive, la multiplicité des outils, le tâtonnement et sa rigueur : la vérification.
On pourrait lui reprocher d’occulter la complexité orthographique du système, en privilégiant les mots simples à écrire, le képi et la pipe de papa, de cacher plus ou moins les lettres muettes, les graphies multiples, l’orthographe spécifique aux mots et aux textes, de feindre d’ignorer que « Fatima ne lave plus la salade » mais « poursuit aujourd’hui de brillantes études au lycée »…de prétendre se passer de la mémorisation des mots en prétendant qu’il suffit pour écrire de connaître le code de correspondances entre les lettres et les sons.
4. Que peut-on critiquer dans la méthode globale[2] ?
Certainement pas ce qu’elle induit de construction, de mémorisation, de désir de sens, les tâtonnements, l’attention portée aux mots et aux textes, leur signification et leur orthographe.
MAIS ce qu’elle risquerait de négliger si elle demeurait globale : la réflexion sur les composantes graphophonétiques de l’écriture, une systématisation insuffisante des outils construits, de ne pas organiser assez méthodiquement la mémorisation des unités intuitivement reconnues, de précipiter les apprentis dans trop de découvertes sans stabilisation rigoureuse…de ne pas aider assez dans des situations complexes.
Mais on ne peut pas lui reprocher de ne pas s’attacher à l’orthographe des mots et des textes puisque les mots et leur orthographe constituent son point de départ obligé…
5. Pourquoi ne pas SE renseigner avant de critiquer et de décréter ? Pourquoi ne pas renseigner TOUT UN CHACUN, ministre, parent, ou… enseignant ? (Car tout le monde n’ pas la chance d’être enseignant de CP !!!!)
6. Mais accorde-t-on le TEMPS, l’AIDE, la CONFIANCE nécessaires aux enseignants pour qu’eux-mêmes donnent le temps et l’aide nécessaires aux apprentis lecteurs pour apprendre, et qu’ils aient à leur tour confiance dans les capacités de leurs élèves à apprendre ?
7. Ou bien enseignants et élèves n’avancent-ils pas sous étroite surveillance dans un monde obsédé par le contrôle permanent…fondé sur des notions confuses et des critères mal définis ?
8. N’évalue-t-on pas avant d’apprendre ou d’enseigner ?
9 .Et l’école va-t-elle à l’essentiel de son travail ?
Lecture, écriture, culture, apprendre à travailler et à vivre en société ?
Ou se perd-elle en dispositifs sophistiqués d’apprentissage en classe et en démarches pseudo réflexives en formation professionnelle????????
10 .Est-il possible aujourd’hui de retrouver à la fois la complexité de la réflexion pédagogique et la simplicité des actions d’apprentissage ?
Ce qui se concevrait bien (donc dans le complexe) s’exprimerait par des actions qui auraient la simplicité du bien pensé….
Si les questions se prétendent vraies, les réponses sont miennes…
[1] Comme on disait « la communale » !!!! Enfin dans le milieu de mes parents, je doute que nos dirigeants en aient jamais entendu parler.
[2] Dans l’hypothèse qu’elle existerait et serait pratiquée dans une forme « purement » globale